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éolien« Supposé renforcer les liens avec les proches, le portable permet à coup sur d'éviter le contact avec des inconnus. Voyez ces zombies en transit rivés à leurs SMS, certains d'éviter ainsi le regard de leurs voisins de bus. Et ces urbains égarés, accrochés à leur portable pour se faire guider à distance plutôt que de demander leur chemin à des gens. Grâce à leur kit de téléguidage, comprenant indicateur des rues et récepteur GPS, ils suivent les instructions de la machine greffée à leur oreille. Qu'un individu s'avise de les accoster de vive voix et ils appellerons bientôt au secours...
... « le conseil supérieur de l'audiovisuel vient en effet d'accorder des fréquences aux 3 opérateurs afin de tester la diffusion massive de la télé sur le portable ».
Avec la télé mobile, les décideurs n'auront plus grand soucis à se faire. Le temps de cerveau disponible de leurs « administrés » ne risque définitivement plus de se consacrer à la réflaxion, sans parler de contestation. Un troupeau de zombis connectés sur les séries américaines et la pub, juste interrompues par quelques coups de fil(t'es ou ? -ben devant la télé, ou veux tu que je sois?) : voilà qui est simple à manœuvrer. »
Pièces et Main d'oeuvre, Le téléphone portable, gadget de destruction massive, Montreuil, 2008, page 46
« Le téléphone mobile n'est pas seulement un gadget polluant : il façonne le monde, « révolutionne notre quotidien », comme disent chercheurs et industriels, sans que jamais nous ne l'ayons choisi. Et cette tyrannie s'impose à tous, gogos ou réfractaires. Contrairement aux niaiseries lâchées par les employées du CEA, nous n'avons pas le choix d'avoir un portable ou pas, si nous voulons faire partie de la société. »
Pièces et Main d'oeuvre, Le téléphone portable, gadget de destruction massive, Montreuil, 2008, page 53
« En rognant sur leur alimentation, les Français ont permis aux opérateurs de téléphonie mobile d'engranger 21 milliards d'€ en 2006, un chiffre d'affaires multiplié par 10 en 10 ans et supérieur à celui de la construction aéronautique et spatiale. »
Pièces et Main d'oeuvre, Le téléphone portable, gadget de destruction massive, Montreuil, 2008, page 40
« « Il est rarement éteint chez les jeunes, toujours à portée de main, voire près du corps, y compris la nuit, pour pouvoir le sentir vibrer ; il est regardé et consulté en permanence, et de façon quasi réflexe, à la sortie des cours. En ce sens, il s'intègre aux habitudes incorporées, constitutives de l'identité »
Cela vous rappelle quelque chose ? Oui, les enfants et leur doudou, « objet transitionnel », comme disent les psys, censé représenter la chaleur rassurante de Maman face au vaste monde. Ados compulsifs et cadres compétitifs ont trouvé une digne façon de sucer leur pouce en public. Bravo les marketeurs. »
Pièces et Main d'oeuvre, Le téléphone portable, gadget de destruction massive, Montreuil, 2008, page 51
« La technologie n'est pas neutre, comme le ressassent les techno-compulsifs (variante du cuistre : « la technologie, en elle même, ne véhicule aucune idéologie »). Comment le pourrait elle puisque sa fonction est précisément de transformer le monde? N'importe quel humain, expert de la vie sur terre, sait que les outils technologiques bouleversent davantage son existence que la couleur du régime politique. Que le téléphone et l'ordinateur modifient nos modes de vie, nos rapports sociaux, notre perception du monde, notre condition. »
Pièces et Main d'oeuvre, Le téléphone portable, gadget de destruction massive, Montreuil, 2008, page 80
« Le contrôle n'a pas ici un sens univoque. Et le portable lui même participe à la société du contrôle à plusieurs niveaux. Le premier est celui du contrôle public. C'est ainsi que les individus se trouvent sédentarisés par les différentes institutions quelles qu'elles soient : famille, mariage, entreprise, travail salarié. Bref, des institutions d'appartenance. Sans parler du fait que, grâce aux satellites, celui qui est porteur d'un portable est toujours localisable, au centimètre prêt. N'oublions pas le cas du leader tchétchène qui, grâce à l'utilisation de son portable, a permis à l'armée russe de lui envoyer un missile directement sur la tête. Bien entendu que les utilisateurs de portable ne recevront pas de missile. Il n'en reste pas moins que cet appareil propre au « nomade autonome » d'aujourd'hui nous met tous dans la position de celui ou de celle qui porte le bracelet électronique pénal. »
Miguel Benasayag & Angélique Del Rey, Plus jamais seul, Paris, 2006, page 95
« « Force est de constater que les smartphones ont considérablement évolué. L'Orange SPV originel ? Démodé ! Le P800 de Sony Ericsson ? Presque ringard ! Les derniers appareils du genre accueilllent volontiers les cartes flash 64 Mo et embarquent des slots SD qui vous permettront de porter la mémoire totale à 1 Go »
Derrière le jargon hystérique typique des amateurs de gadget électroniques, on aura compris l'essentiel : dans le monde numérique, le risque majeur, c'est la ringardise. Il faut changer son téléphone portable ou son « assistant personnel » aussi souvent que l'exige la mode, le progrès ou son fabricant. « En moyenne les japonais changent de mobile tous les 12 mois à 18 mois », indique Yoshimi Ogawa, patronne d'Index Corporation, société japonaise qui vend du contenu pour portables, et qui a acheté le club de foot Grenoblois. En France, 19 millions de téléphones sont remplacés chaque année »
Pièces et Main d'oeuvre, Le téléphone portable, gadget de destruction massive, Montreuil, 2008, page 47